Sur le toit...

Assise sur le toit de la taverne, Ombre réfléchissait. Lupus lui manquait, Karosa et
Zaymar aussi. Elle se sentait seule. La moitié de ceux qui étaient là à son arrivée
étaient partis chez l'ennemi et la plupart des nouveaux disparaissent au bout
de quelques semaines. Elle réfléchissait à toutes ses choses et à bien d'autres de
moindre importance. Elle espérait que quelqu'un viendrai lui expliquer pourquoi.
Pourquoi tous ses amis partaient les uns après les autre . Regardant le soleil,
elle attendait.

Messages : 293 Date d'inscription : 29/06/2009 Age : 29 Localisation : bah ici

Pauvre Ombre,elle déprimait... un sentiment qu'il ne connaissait que trop bien pour l'avoir ressentit ces derniers temps. Peut être un peu trop d'ailleurs, mais qu'importait, Ombre voulait des réponses, cela se voyait a sa trogne...

Sarkan ne pouvais l'en blâmer, il s'assit à coté d'elle sans bruit. Aurait-il seulement les mots pour lui expliquer? Il en doutait, mais il se devait de donner des explications.

"Ombre, tu est plus ancienne que moi dans cette guilde, et tu a fait beaucoup pour celle-ci. En tant que mon ainé dans cette guilde je vais te parler franchement."

Sarkan fit une pause, le temps d'admirer silencieusement le paysage, puis il reprit la parole:

"Voit-tu je doute que cette guilde retrouve un jour sa splendeur d'antan. Nous ne reverrons plus jamais les fils et filles des Seigneurs gambader dans les ruelles de Prey Nokor. Notre belle alliance, bien qu'aussi ancienne que l'avènement d'Arutha -ou presque- est sur le déclin depuis quelques mois déjà, Après la guerre contre le triskell nous n'avons sut résister a la poussée des Sombres Héros, a nos dépend aujourd'hui..."

Sarkan poussa un profond soupir, il ne trouvait pas les mots pour la réconforter. N'écoutant plus que son instinct paternel, il passa un bras derrière l'épaule de la jeune drow, et l'attira tout contre lui. D'un revers de la main, il balaya l'impressionnant panorama qui leur faisait face.

"Le pouvoir corrompt les êtres pensants, nous n'y pouvons rien. C'est ainsi que d'ancien Gardiens sont partit pour rejoindre l'ennemi, car celui-ci est bien plus fort que nous. Ce pendant, nous disposons d'une arme plus puissante que toute celle qu'ils pourraient nous opposer, notre détermination a les empêcher de gagner. Bien peu de choses dirons certains, mais tant qu'Amras ou encore Gorath vivront toujours, l'Empire vivront toujours."

Cela ne répondait qu'en partie aux multiples interrogations que pouvait se poser Ombre, il décida de répondre a la dernière susceptible de lui poser soucis.

"Nos nouvelles recrues ne sont plus guère active et cela pourquoi ? Je n'en suis pas sûr, mais je pense que l'absence d'évènements significatifs dans nos rangs pouvant faire avancer cette guerre doit y être pour quelque chose. Nous ne faisons plus d'attaque massive, nous n'organisons plus de rassemblements, comble des combles, ce sont deux membres du phénix et un Sombre Héros qui mettent l'ambiance dans notre belle cité..."

Le désespoir était de mise, il aurait pus y céder, mais il se l'interdisait, il ne savait trop pourquoi, mais il sentait qu'il était quasiment le dernier rempart face a la destruction des Gardiens de la Foret...

- Crois-tu, ô présomptueux orque, que le pouvoir ait corrompu mon âme ?

Lupus était apparut derrière Sarkan. Sans plus se gêner, il s'approcha d'Ombre et Sarkan, et s'assit de l'autre côté d'Ombre, à demi tourné vers les deux Gardiens.

- Allons, allons... tu crois vraiment, mon cher Sarkan, que ce soit un quelconque pouvoir qui m'attire ? Dès lors, pourquoi n'aurai-je quitté les Loyalistes pour rejoindre, aux derniers instants, Amras et Gorath, quand ceux-ci l'emportaient ?

Le visage était sans la moindre expression, si ce n'était l'habituel sourire, plus un masque qu'une réelle émotion, de loup.

- J'ai déjà expliqué pourquoi j'ai rejoints ceux que je considérais jusqu'à il y a peu comme des ennemis... Gorath m'a parut mettre en danger tout Orkandia pour maintenir son pouvoir...

Lupus se détourna, et plongea à son tour son regard dans le soleil.

- Je n'ai jamais été un bon combattant...pas plus que mes hommes...Nous chargeons bêtement, sans réfléchir; ou alors, nos victoires sont dues à la chance, ou bien à des officiers étrangers qui nous commandent et organisent nos combats...
J'ai une réputation...on prétend de toute part que les Lorrains sont de grands combattants...de "vieux combattants" serait bien plus exact: là depuis longtemps, mais certes pas parmi les meilleurs...

Cette réputation vient de ce que je me suis fais un peu connaître grâce à la langue de Dame Herpée... Parmi les premiers seigneurs d'Orkandia une fois-celle-ci créé, j'ai obtenu des postes administratifs impériaux...en fait, je n'ai jamais vécu que par eux.
Depuis que je ne suis ni Juriste, ni Garde, je ne suis plus même vivant... je n'existe que pour les autres, et par les autres, voyez-vous... Alors, quand on détruit le pouvoir de la Dame pour qui je vivais, c'est-à-dire d'Asahi, bien sûr que j'ai pris les armes, sans même réfléchir...

Depuis longtemps, je ne songe guère qu'à la mort... et je suis trop faible pour me la donner, et faire que mon peuple quitte ces terres. Je laisse souffrir mon peuple et mes troupes, incapables de se défendre malgré des maîtres d'exception qui ont essayé de nous dispenser, et surtout de ME dispenser, leurs savoirs... je m'en vais, et je reviens...je joue les fantômes... et je fais souffrir ceux qui m'entourent, comme Ombre présentement...

Par affection, le Lorrain aurait bien voulut entourer de son gros bras les épaules d'Ombre...mais le prendrait-elle bien, venant de celui qui avait trahis les Gardiens pour rejoindre les Sombres Héros ?
Lupus soupira...

- Bah ! Je n'ai jamais prétendu, sérieusement en tous les cas, être intelligent...bien au contraire !
En fait...Je devrais peut-être quitter Orkandia avant la fin de cet Épisode du Destin, de cette chose que tous nomment la Controverse d'Etemenorkia...

Le Lorrain s'assena soudain lui-même une claque à l'arrière du crâne.

- Mais ne croyez pas donc aussi facilement que les Gardiens sont défaits...
Et j'irais plus loin, Sarkan... ne vous engagez pas sur cette voie que j'ai choisie depuis si longtemps, à savoir vivre par les autres: ne travaillez pas juste pour le maintient de l'Empire d'Amras et Gorath. Les Gardiens de la Forêt ne doivent pas constituer une alliance-fantôme: réveillez-vous ! Ne faites pas mon erreur de vivre pour les autres, cela ne conduit qu'à la fin de tout et aux erreurs !
...et je recommence d'ailleurs, dans mon propre cas...

Lupus se tut soudain, les yeux toujours fixés sur le soleil, les paupières à demi fermées...

Messages : 674 Date d'inscription : 20/02/2010

« C'est pas sensé être gardé ce genre d'endroit ? »

La voix, profonde, plaisante quoi qu'un peu funeste quand les flux du temps le voulaient, comme en cet instant, avait surgie à son tour derrière les trois Gardiens... Enfin, les deux Gardiens et un ex-Gardien passé à l'ennemi...

« Non mais de mon temps on mettait une sentinelle armée jusqu'aux dents pour laisser les gars du « triumvirat » se taper la crise mélo sur le toit... Ah, les jeunes ! »

Et de lever les yeux au ciel en laissant échapper un soupir las, chargé d'années sans nombre. Sans la moindre gène malgré son peu de légitimité à être issi, l'homme, drapé dans sa grande cape noire, mais capuche relevée, s'assit lui aussi au bord de la toiture, à côté du Lorrain.

« Enfin ! Ellianne s'excuse, elle n'a pas pu venir malgré la vague de peine qui nous a secoué comme une volée de cloche. Elle est... Hum... Occupée, dirons-nous. Jeunesse quand tu nous tient... »

Il jetta un regard en coin au « Sombre Héros » de service. Il n'était pas bien difficile de deviner en compagnie de qui se trouvait la petite Elue...

« Résultat, vous m'avez moi, parce que visiblement c'est important... Ou ma soeur avait juste envie de me faire bouger... Mais l'important c'est que pour une fois, une fois dans sa longue existence, Lupus a raison. N'enterrez pas si vite les Gardiens de la Forêt, ô Enfants d'Orkandia ! Ne les jettez pas encore au caveau ! »

Ses cheveux blancs comme l'ivoir, encadrant son visage opalin, voletaient de chaque côté de sa tête, dans la douce brise qui soufflait, soulignant l'harmonie de ses traits finement travaillés... Ca le changeait, ça le changeait terriblement...

« La flamme qui vacille appel à être ravivée. Des braises la flamme doit s'élever, des cendres le feu renaîtra, de l'agonie peut naître la vie et non la mort. »

Il porta une main à son menton, songeant visiblement à quelque chose... A ce qu'il venait de dire, en fait, si on voulait être un brin plus précis.

« Hum... J'ai dû faire piaf trop longtemps... De l'arbre abattut peut renaître un rameau frais, du sol dévasté la vie peut s'élever à nouveau ! Gardez espoir, gardez donc la foi en vous même et en les vôtres. Certes, on pourrait dire que votre alliance traverse une période basse. Certes, nombreux sont ceux qui vous ont quitté, corrompu par l'ombre, la soif de pouvoir ou la stupidité... Ou quelque chose d'autre... »

Nouveau regard en coin pour celui qui avait été son collègue et son chef bien longtemps au part avant, au sein même des institutions d'Etemenorkia, mais pas chargé du même sens.

« De tous ceux qui étaient là quand j'ai rejoint la Guilde de Phénix pour la première fois, il en reste... Et bien il n'en reste aucun. Pas un seul entre tous. Pas un seul de ceux qui crurent en la flamme d'espérance et de force, dans le Feu Protecteur et Purificateur. La Guilde a connu des bas, bien des bas, et parfois alors que j'étais absent, car je fût longtemps absent. Pourtant elle est toujours là. Pourtant nous nous battons, et notre flamme brille, éclatante ! »

Ses yeux brillaient, et ils semblaient plus ambrés que carmins dans la lumière du soleil, animés d'un éclat bestial et sauvage.

« Ne laissez pas aller votre détermination. Polissez-là comme une arme. Par elle, tout peut être fait. Regardez la Guilde, encore, regardez ceux à qui la foi du Renouveau à permis de ne jamais baisser les bras. Les anciens membres d'importance sont revenu, tous ou presque, d'autres sont venu. Ne perdez pas foi en vous même, damoiselle, et vous aussi, Orque ! Les années s'enfuissent mais la grandeur peut revenir comme la marée. Il suffit de forcer la main du destin, par l'espoir et la force mentale. »

Son regard était redevenu très rouge, tellement rouge, tandis qu'il le posait, tranquillement, sur le Seigneur de la Lorraine, le Maître de l'Est.

« Quant à toi Lupus, ta mort et ton départ te regardent. Mais, par Chaos, le retrait de tes troupes de ces terres est une bien mauvaise idée. Si tu faisais cela, si tu envoyais un certain stratège loin d'ici, notemment, je serais obligé de te poursuivre au-delà des étoiles et par-delà le voile pour te réduir en purée. Evite cette peine à un veil homme tel que moi, Loup. »

On ne l'aurait pas vraiment dit vieux, la lumière du soleil tombant sur son visage pourtant si pâle, sans âge et plein de beauté. Mais le poid des ans était si grand ! Que savaient ces jeunes gens désespérés de la lassitude ? Ils auraient dû être éclatant de vitalité !

- Ahahahahahahahahahah !!!

Le puissant rire du Lorrain fit légèrement vibrer le toit: les trois autres pouvait sentir les tuiles, sous leurs arrière-trains, bouger en cadence avec le rire du grand homme.
Lupus ramena vers l'avant sa tête, qu'il avait balancé en arrière pour rire à gorge déployé.

- Oh-oh, mon cher vieux Médar... Tu es devenu bien amusant avec l'âge...je t'ai connu plus sérieux !

Mais en son fort intérieur, Lupus était triste. Qu'était-il arrivé à cet homme combattif et actif qu'avait été Médar ?

- Allons, allons... Évites d'invoquer Chaos...il est loin d'être le plus puissant...

"Tu parles...même parmi les moins forts des Anciens, c'est vrai que celui qu'ils nomment aujourd'hui "Chaos" est loin d'être le plus fort... son frangin Asymptotius avait bien plus de pouvoirs !"

- Passons ! Un Garde ? mais pour quoi faire ? Faire remarquer davantage qu'ici se tiennent deux Gardiens et un Phénix ? Crois-tu qu'il faille empêcher des gens tels que moi de vous rejoindre ? Ou qu'un garde armé ne suscitera pas davantage la curiosité ? Oh, tu me déçois...

Une moue de tristesse passa sur le visage, mais elle fut bien vite remplacée par le masque de loup, qui venait sans être demandé... Depuis combien de temps Lupus avait-il besoin de forcer ce masque pour montrer ses émotions ?

- Et quand tu me menaces quand à ce fameux stratège, qui si je ne me trompes à empêché Ellianne d'être ici... il fait partie de ce que tu as toi-même nommées "mes troupes"... je dispose encore comme je le désire de mes forces !

Lupus força un petit sourire doux à apparaître, quelques secondes.

- Et puis...ma mort et mon départ me regardent...mais c'est justement pour montrer que certains ne font pas ce qui devrait être fait, comme moi, alors que d'autres songent à ce qui n'a nullement raison d'être, comme eux...

Et pour ce qui est de l'Oiseau de Feu... Tu n'es pas seul à croire en lui... Cesse de te la jouer "vieillard"...

Toutefois, quelque chose d'important avait frappé Lupus.

- Serait-ce donc ta sœur, la petiote Ellianne ?

Messages : 674 Date d'inscription : 20/02/2010

Un fin sourire se dessina sur les lèvres pâles du Spectre, tandis qu'il secoua doucement la tête, faisant voleter ses cheveux blancs.

« Ah, Lupus, Lupus... J'ai rarement été vraiment sérieux au cour de ce dernier millénaire... Et puis il y a bien des gens qui se battent pour Antion et son complexe du scarabé, alors je jurerais par le nom qui me plaira. Tes certitudes sont anciennes, mais j'ai bien peur que les années aient altéré tes souvenirs... Et la perception de ta propre force. »

Il y avait une certaine mélencolie dans ces paroles, comme le bruissement des feuilles dans le vent, comme le murmure des vagues sur la mer...

« Un garde compétent au sommet de cet escalier aurait au moins eu... un peu de classe. De l'élégance quoi ! Dans le temps, à l'époque de l'Avènement et consort, on savait afficher ça avec fluidité... »

C'est vrai que ça faisait vieux radoteur nostalgique mais... qu'y pouvait-il ? Il n'avait pas l'habitude de porter des masques qui ne lui allaient pas...

« Quant à tes forces, tu en disposes en effet comme tu l'entend... Tant que ces forces ne sont pas liée à Ellianne. Et comme ton « neveu » est à présent plus que simplement lié à cette petite peste, c'est mon affaire. Tu n'as pas intérêt à la blesser, Loup... »

Il n'avait pas quitté des yeux le Lorrain en disant cela, et en cet instant il était plus sérieux qu'il ne l'avait été en de longues, longues années.

« Je ne joue pas les veillards, Lupus. Je suis vieux. Vieux et très, très las... Ma foi en l'Oiseau n'intervient pas ici... Je n'avais pas prévu de revenir en ce monde avant bien longtemps, et la lassitude des ans paise sur mes épaules comme un milier de montagnes. Je suis une ancienne puissance, et j'aspire à un repos dont j'ai été privé par les entrelacs du destin... »

Un soupir s'échappa de ses lèvres, tandis que ses yeux se perdaient sur l'horizon, comme deux doux lits de braises rougeoyantes.

« Et Ellianne n'est pas ma soeur, non. J'en ais un grand nombre, mais elle n'est pas de celles-là. Elle est.... hum... C'est compliqué. Elle est mon Elue, voilà tout, et cela suppose des liens bien plus profonds que ceux qui unissent un frère et une soeur... »

Oui, tellement plus profond... Et ça aurait dû suffir... C'était sensé suffir... Mais elle en avait jugé autrement, et il était là, en ce monde, à nouveau...

« Les interventions d'une seule soeur me suffisent amplement... »

Et il soupira de nouveau, d'un soupir plus profond que le vide entre les étoiles...

Elle n'aurait jamais pensé revenir ici aussi vite. Après Karosa, Zaymar et Lupus,
voilà que Volkmar voulait partir aussi. Était donc t-elle trop faible pour
les retenir? Et pourquoi étaient-ils si peu à réagir? Comme si ils s'en moquaient.
Les Gardiens chutaient dans les abysse, et trop peu essayait de ralentir
leur chute. Ombre s'assit au bord du toit et soupira. Elle était lasse de tout
ça mais incapable de partir. Foutu honneur! Elle n'aurait pas hésité avant.
Et même si ses amis les plus proches la trahissaient un à un, elle avait
décidé de rester. Les Gardiens avaient besoin de toute l'aide possible.
Elle se creusait désespérément la tête pour trouver un moyen de convaincre
Volkmar de rester. Elle ne trouvait rien. Comment pouvait ton être aussi inutile!
Elle ne voulait pas perdre un ami de plus, mais ne savait pas comment faire pour le
retenir. Elle se creusait la tête, encore et toujours, sans voir qu'elle pleurait.

Quand la nouvelle lui parvint, elle se demanda si elle devait remercier
Vovo ou le tuer. Première bonne nouvelle: il ne partait pas. Deuxième nouvelle,
peut être pas au gout de tout le monde: il venait de lui filer les rennes de l'alliance.
Ombre descendit de son perchoir et s'en alla coller quelques nouvelles règles
aux membres de l'alliance.