La bise soufflait depuis plusieurs jours déjà, charriant son lot de neige et d’eau glacé qui fouettait le visage des rares passants qui s’aventuraient encore dehors par ce temps hivernal… Pourtant, à l’extérieur de l’ambassade se fit entendre le galop de chevaux accompagné de quelques hennissements trahissant l’arrêt brutal que les mors ordonnaient rudement… Tout bon cavalier, militaire de surcroit, au bruit sourd des sabots et aux piétinements de ces derniers pouvait déduire que les cavaliers étaient lourdement armés et… fébriles… Il s’ensuivit des voix invectives… puis des pas rapides résonnant dans le couloir quand la porte soudainement s’ouvrit.
Un Elfe se présenta dans l’embrasure de l’entrée, escorté par quatre Sentinelles armés : L’Elfe portait un manteau à coupe arrondie tissé d'or, superposé sur une tunique courte serrée par une ceinture ornée d’un médaillon à l’effigie des gardiens de la forêt. Un tablion confectionné en fourrure drappait ses épaules par dessus la tunique. Ses bottes en daim étaient encore couvertes de neige, tout comme sa coiffe, une toque de lin doublé d’hermine. L’Elfe prit la parole, alors qu’il se libéra de son caban et de son couvre-chef, qu’un des gardes s’empressa de débarrasser :
Messires, Bien le bonjour, fit-il en adressant un sourire forcé à Ombre, non pas qu’il en voulut à son fidèle allié, mais il avait une préoccupation bien plus avenante, qui ne le mettait pas d’humeur…. Puis il se tourna devant le nouveau venu.
Je suis Alyrion, régent des gardiens de la Forêt, Elfe de la Nuit, originaire des régions montagneuses de l’Aldor dont je suis également le Prince dirigeant. Mais au diable, les présentations protocolaires lança-t-il, un brin énervé…
Seigneur, vous a-t-on proposé de quoi vous restaurer ? demanda-t-il en regardant en coin Ombre… cette fois il n’y avait pas de sourire…
Non ? Pourtant, vous avez ici une connaisseuse de taverne dit-il en regardant toujours Ombre…
Alyrion héla qu’on apporta des boissons chaudes et quelques victuailles pour se sustenter.
Bref, seigneur, il me plait d’apprendre votre candidature, et c’est avec grand honneur que je l’accepte. cependant, je tenais à vous avertir que les roulements de tambour et le fracas d'armées ennemies se font à nouveau entendre à nos frontières... voilà sa préoccupation... Mais avant tout racontais moi en plus à votre sujet. Quel patronyme dois-je faire broder sur votre tabard des gardiens de la Forêt ?